Centre Bouddhique International

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N°8

#21 - Différence Entre Dhammā et Sankhāra

 

 

 

 

Nous discuterons de la différence entre sankhāra, sankata et dhammā. Certaines descriptions indiquées ici ne sont pas compatibles avec des significations données dans de nombreux textes Theravada communs. Toutefois, ils sont pleinement compatibles avec le Tipitaka. Vous êtres priés de m’envoyer un commentaire si vous trouvez un ou des éléments démontrant le contraire.
En premier lieu, il est important de se souvenir que le mot “dhamma” peut signifier diverses choses dans différents contextes. Dans “Buddha Dhamma”, cela signifie les “enseignements du Bouddha”.
Dhammā (avec un “a” long à la fin) est principalement utilisé pour indiquer une énergie créée par l’esprit; c’est aussi appelé un kamma beeja.
Mais “sabbe dhammā” dans “sabbe dhammā anattā” semble inclure toutes choses, tous les phénomènes appartenant à ce monde de 31 royaumes. Nibbāna n’y est pas inclus.
Je donne toujours des liens vers d’autres textes. Il n’est pas nécessaire de les lire, mais si quelqu’un a besoin de plus d’informations et de clarification, alors il devrait les lire. Cela donnera lieu au concept de “vraiment intégrer”.

 

1. Il existe une confusion au sujet des termes sankhāra et dhammā dans les versets 277, 278 et 279 du Dhammapada; les premières lignes dans ces trois versets sont:
“Sabbē sankhāra aniccā“ ou “tous les sankhāra sont anicca (ne peuvent être maintenus pour notre satisfaction)”.
“Sabbē sankhāra dukkhā“ ou “tous les sankhāra conduisent finalement à dukkha (la souffrance)”.
“Sabbē dhammā anattā“ ou “tous les dhammā sont dénués de substance (non fructueux) au final”.

 

2.Les Sankhāra sont nos intentions, espoirs et rêves, suivis par nos paroles et nos actions aux fins de les réaliser.
Nous devrions noter que “sankhāra” signifie les trois formes  (manō sankhāra, vaci sankhāra, kāya sankhāra) qui conduisent à toute action, parole ou une simple pensée; toutefois, il se manifestent tous dans citta (nos pensées).
Si nous disons “Bonjour” à quelqu’un, cela est fait avec vaci sankhāra. Si nous marchons de la salle de séjour vers la cuisine afin de prendre une boisson, cela est fait avec kāya sankhāra. Mais ces actions ne produisent point de kamma vipāka; elles sont kammiquement neutres. Mais si nous insultons quelqu’un, c’est fait avec un vaci sankhāra fort (abhisankhāra) et cela produira un kamma vipāka.

 

3. Si ces sankhāra (ou abhisankhāra) que nous générons conduisent à l’apparition d’un objet inerte ou une forme vivante, nous disons d’eux qu’ils conduisent à l’apparition d’un sankata.
Si quelqu’un a pour idée soudaine de bâtir une maison, il y pensera avec prudence (manō sankhāra), en parlera avec d’autres personnes (vaci sankhāra), et engagera des actions pour que cela se concrétise (kāya sankhāra). Dans ce cas, nos sankhāra donnent naissance à une maison, et cette maison est un sankata.

 

4. Quand nous faisons quelque chose avec le corps (i.e., un mouvement corporel), qui est contrôlé par un  kāya sankhāra qui apparaît dans nos esprits.
Nous ne sommes pas des robots (la plupart des animaux inférieurs sont comme des robots). Nous pouvons contrôler nos pensées, paroles et actions. Parfois il apparaît que nous nous contentons de faire les choses (certaines actions sont initiées comme kamma vipāka), mais si nous le voulons, nous pouvons changer nos actions. Essayez.
Quand nous nous parlons à nous-mêmes, cela implique des vaci sankhāra; ils apparaissent aussi dans nos esprits.
Les Mano sankhāra sont des pensées qui apparaissent automatiquement (en raison de kamma vipāka).

 

5. Construire une maison en #3 au-dessus, pourrait ne pas impliquer des intentions morales/immorales, et ainsi l’on ne générerait point de sankhāra forts (appelés abhisankhāra) qui peuvent créer des kamma beeja (dhammā), qui peuvent donner lieu à des kamma vipāka dans le futur. Construire une maison est juste une action kammiquement neutre.
Toutefois, projeter de tuer un être humain par exemple, implique des manō sankhāra et des  vaci sankhāra (dans la phase préparatoire) et puis ce projet est exécuté avec kāya sankhāra.
Dans ce cas, tous ces sankhāra sont des abhisankhāra, qui peuvent amener des mauvais kamma vipāka futurs, sous la forme de renaissance dans les apāya, ce qui inclut le royaume animal.

 

6. Les Abhisankhāra (puissants ou forts sankhāra) donnent lieu à des kamma beeja, qui sont aussi appelés dhammā. Ceux sont des énergies qui furent créées par javana citta.  Elles peuvent donner lieu à des kamma vipāka.
Au moment de la mort, un kamma beeja aussi fort ou un dhammā apparaît à l’esprit via “mananca paticca dhammēca uppaddati manō viññānan“. Ce nouveau viññāna est le patisandhi viññāna pour la nouvelle vie.
Donc, désormais une nouvelle vie est formée en tant que fruit de cet abhisankhāra. Cette nouvelle forme vivante est aussi appelée un sankata parce qu’elle fut basée sur ces sankhāra.

 

7. Ce sankata vint à l’existence en raison de ces abhisankhāra immoraux produits lors de cet acte immoral. Il vint à l’existence à une période tardive via un kamma vipāka. 
C’est basiquement le lien entre l’esprit et la matière. Dans ce cas le sankata est un rūpa (fait de matière) qui est crée par un abhisankhāra qui surgit dans l’esprit.
Cette maison fut juste assemblée en utilisant des rūpa déjà existants. Mais il est aussi possible de “créer” une matière nouvelle si l’on a des pouvoirs abhiññā. Tous les deux sont appelés des sankata.

 

8. Tous les rūpa (incluant des objets visibles, des sons, des odeurs, des goûts et des sensations tactiles) que nous expérimentons dans ce monde sont des  sankata, et ils subissent tous des changements imprévisibles et à la fin ils sont détruits.
.Le point crucial est que nous bâtissons notre propre futur par nos actions, paroles et pensées. Les actions morales conduisent à de bons kamma beeja/dhammā qui donneront lieu à de bonnes renaissances (en tant qu’être humain, dēva, et dans les mondes de brahma).
Toutefois, aucun de ces nouveaux sankata  ne durera pour toujours; même quand on est né dans les mondes de dēva ou de brahma, cette énergie kammique sera épuisée un jour, et ensuite l’on sera dirigé vers la renaissance subséquente dépendant du plus puissant kamma beeja/dhammā présent à ce moment.
La seule différence c’est que l’on ne sera pas assujetti aux nombreuses souffrances des apāya, tandis que nous serons amenés à nous délecter d’une “belle vie” dans un monde supérieur. Nous avons tous traversé ce “voyage sans fin dans la plupart des 31 royaumes” dont l’origine est inscrutable.

 

9. Un autre point important est que le résultat intrinsèque de tous ces “voyages à travers divers royaumes” est la souffrance. Il en est ainsi parce que nous avons tendance à faire des choses immorales en “ recherchant du plaisir” et nous naissons le plus souvent dans les apāya.
A la base, chaque sankata, que nous faisons pour nous-mêmes (que ce soit une maison ou une nouvelle vie dans un royaume de dēva), ne peut être maintenu pour notre satisfaction sur le long terme. Une maison aura besoin de réparations, et pourrait éventuellement être brûlée ou inondée. Une nouvelle vie dans un monde de dēva prendra fin un jour, et l’on retournera à la case départ.
C’est pourquoi il est dit que “Sabbē sankhāra aniccā“. Il en est ainsi parce que tout sankata a une durée de vie limitée, et de plus, il est sujet à des changements imprévus (viparināma) pendant cette existence.

 

10. Quand nous ne parvenons pas à maintenir les choses pour notre satisfaction nous souffrons. Même si quelqu’un gagne un milliard de dollars et a une famille agréable, il devra tout laisser derrière lui quand il mourra. Mais même avant cela il pourrait y avoir nombre d’événements qui nous font souffrir (morts d’amis/de proches, maladies, perte de propriété, etc). C’est la nature de viparinama qui apparaît en raison de la nature de anicca.
Et la cause racine de cette souffrance est sankhāra (plus correctement abhisankhāra). C’est pourquoi il est dit que, “Sabbē sankhāra dukkhā“.

 

11. La seule chose qui n’est pas détruite est nāma gotta, qui sont juste les rapports de “tous les évènements” (sankhāra et abhisankhāra) de chaque courant de vie donné.
Tous ces termes différents pourraient prêter à confusion en premier lieu. Mais ils sont tous finalement doués de signification. Ils sont tous les pièces d’un grand puzzle.

 

12. Le Vénérable Walpola Rahula Thero, dans son livre célèbre et par ailleurs excellent “L’enseignement du Bouddha” s’est quelque peu trompé quand il interpréta ces versets; il inclut Nibbāna dans dhammā (p. 57 de 1974 edition en anglais). Il conçut la différence entre dhammā et sankhāra comme étant Nibbāna.
Mais comme vous pouvez le voir, sankhāra et dhammā sont deux entités différentes. Les Sankhāra sont ce que nous générons dans nos esprits.
Des sankhāra ou abhisankhāra forts conduisent à la création d’énergie kammique, et c’est un dhammā ou un kamma beeja.

 

13. En outre, Nibbāna n’appartient pas à ce monde. Donc, dire que Nibbāna est anatta est une erreur extrêmement grande. Cette erreur résulta du fait que comme des millions de personnes pendant des centaines d’années, il avait été induit en erreur par les interprétations erronées de anicca, dukkha, anatta.
En outre anicca, dukkha, anatta sont des caractéristiques de “ce monde de 31 royaumes”; Nibbāna n’y est pas inclus.

 

14. Quand nous produisons des abhisankhāra (des formes de sankhāra forts), qui conduisent à la formation de bons ou mauvais kamma beeja, ou dhammā, ces forts kamma beeja peuvent conduire à l’apparition de sankata (des êtres vivants et même de la matière inerte).
Et les nāma gotta (prononcé “nāma goththā) sont juste des rapports de ce qui est arrivé.

 

15. Au contraire de sankhāra, kamma beeja, et sankata, les nāma gotta sont PERMANENTS (ils sont juste des rapports). C’est pourquoi quelqu’un qui a des pouvoirs abhiññā  peut revenir à tout moment dans le temps pour se rappeler des événements passés.
Quand nous faisons quelque chose (un sankhāra) une “impression” (“nāma satahana“) se produit. Ainsi pour un être sensible donné, un « disque dur » de toutes les activités depuis des temps immémoriaux perdure, et c’est le nāma gotta de chacun. Toutes les vies antérieures et toutes les activités de vies précédentes sont stockées dans ce “courant de fichiers”, tel un film de la réalité (non de nature physique bien sûr).
Quelqu’un qui a développé abhiññā grâce aux anariya jhana peut remonter les nāma gotta sur une période limitée; mais si les pouvoirs abhiññā furent développés grâce à des Ariya jhāna, une histoire beaucoup plus éloignée dans le temps peut être sondée. Un Bouddha peut remonter aussi loin qu’il le souhaite avec une vitesse stupéfiante (et pourtant il ne put sonder “un commencement” de nāma gotta de quelque être sensible que ce soit); C’est pourquoi il est dit qu’il n’existe aucun temps originel au processus des renaissances.

 

16. Il est plus facile d’expliquer ce “nāma gotta” à l’aide d’un exemple. Prenons par exemple deux célèbres présidents des Etats-Unis, John Kennedy et Ronald Reagan. Leurs “corps physiques” ne sont plus auprès de nous, i.e., leur “rūpa” ou corps physiques (qui étaient des sankata) ont décliné il y a longtemps. Mais leur nāma gottta sont auprès de nous jusqu’à un certain point. Combien de leurs mémoires ou “nāma gotta” demeure auprès d’une personne donnée dépend étroitement de l’intimité de la manière dont cette personne s’est associée avec eux. Au moment où nous disons, “John Kennedy” ou “Ronald Reagan”, leur image apparaît dans notre esprit. Pas seulement leur image, ceux qui les rencontrèrent pourraient se souvenir de ceci de façon vivace et probablement cet événement peut apparaître dans leur esprit comme s’ils regardaient un film.
Pareillement, nous pouvons nous souvenir de nombre des “événements” de nos vies ou parties de notre “nāma gotta“; et certains enfants parviennent même à se souvenir des événements de leur “nāma gotta” d’existences antérieures.
Ce qui peut être fait avec des pouvoirs abhiññā est très similaire. Les pouvoirs abhiññā accroissent énormément la mémoire ou la capacité de “regarder en arrière” les événements passés de notre nāma gotta.

 

17. Comme les nāma gotta ne déclinent point, les définitions de anicca (“ce qui ne peut être maintenu pour notre propre satisfaction”) ou dukkha (“conduisant finalement à la souffrance”) ne peuvent s’y appliquer.
Par conséquent, les nāma gotta sont dénués des caractéristiques de anicca et dukkha.
Mais il n’existe aussi rien de substantiel au sujet des nāma gotta. Ainsi ils portent aussi la marque de anatta.
Le mot dhammā est aussi utilisé dans d’autres contextes que kamma beeja. A la base, tout ce qui appartient à ce monde (incluant le Buddha Dhamma) est appelé un dhammā. 

 

18. Les dernière paroles du Bouddha furent, “vaya dhammā sankhāra, appamādena sampādēta“, ou les “sankhāra sont des vaya dhammā, i.e., ceux qui conduisent à notre propre décès (i.e., conduisent à de mauvais fruits); donc, triez tel “san” sans délai” (“san” “pādēta“, qui rime avec “sampādēta“).
“Vaya” signifie la destruction ou le déclin; ici cela signifie spécifiquement la destruction de la moralité.
Les Sankhāra sont de ces trois formes (manō, vaci, et kāya sankhāra) qui conduisent à “san” pour perpétuer le sansara.
Ainsi le Bouddha admonesta les bhikkhu selon quoi tous les sankhāra sont des “vaya dhamma” (ceux qui mènent à des conséquences négatives), et ainsi il les encouragea à clairement comprendre ce que sont les sankhāra.
“Rūpaṃ jīrati maccānaṃ, nāmagottaṃ na jīrati“, ou, “les choses matérielles sont sujettes au déclin ou jirati (prononcé “jeerathi“) et à la mort ou la destruction (maccanam; prononcé ‘machchānam”), mais les nāma gotta ne déclinent point.“
Les “rūpa” de ces deux présidents des USA que nous avons mentionnés ci-dessus ont décliné et ils nous ont quitté. Mais leurs nāma gotta demeurent parmi nous, parce qu’ils sont mêlés à notre nāma gotta jusqu’à un certain point et nous pouvons accéder à notre nāma gotta par la mémoire. Quelqu’un qui possède des pouvoirs abhiññā peut contempler un nāma gotta complet non seulement en parcourant une vie entière, mais en remontant aussi à de nombreuses existences. Tous nos nāma gotta, remontant à des temps immémoriaux, sont présents que nous y accédions ou non.
Les dhammā — dans le sens général –sont à la base toutes choses de ce monde (incluant nāma gotta et paññāti ou les concepts) et ils sont également sans substance; ils sont tous anatta. Il n’y a aucune raison de “s’accrocher à eux”.
Même le Buddha Dhamma, qui nous rend capables de réaliser Nibbāna devrait ultimement être abandonné (une fois que l’état de Arahant est réalisé). Le Bouddha compara le Buddha Dhamma à un radeau que l’on utilise pour traverser une rivière; une fois que la rivière est traversée, il est sans intérêt de porter le radeau sur notre dos. Donc, même le Buddha Dhamma n’a de valeur que jusqu’à ce que l’on réalise Nibbāna.
Seul Nibbāna, qui est réalisé en “abandonnant TOUTES CHOSES  dans ce monde matériel” est atta ou “ayant de la valeur.

 

#22 - Les Trente et une Sphères de l’Existence

 

Éparpillées parmi les sutta nous trouvons des références à jusqu’à trente et un « royaumes » ou « sphères » d’existence dans lesquels les êtres peuvent renaître pendant leur longue errance dans le Samsara. Ceux-ci vont des mondes infernaux extraordinairement sinistres et douloureux dans l’ordre ascendant jusqu’aux mondes célestes délicieusement raffinés et béatifiques. L’existence dans chaque royaume est temporaire; dans la cosmologie bouddhiste il n’existe point de monde céleste ou d’enfer éternels. Les êtres naissent dans un royaume particulier en fonction de leur kamma passé. Quand ils trépassent, ils renaissent à nouveau ailleurs selon la qualité de leur kamma: des actions saines donnent lieu à une renaissance favorable, tandis que les actions malsaines conduisent à une renaissance défavorable. Et ainsi le cycle pénible se perpétue.

 

Les royaumes de l’existence sont habituellement divisés en trois "mondes" (loka) distincts, comme indiqués ici dans l’ordre descendant du plus raffiné au plus grossier:
Le Monde Immatériel (arupa-loka). Il consiste en quatre royaumes qui ne sont accessibles qu’à ceux qui trépassent en méditant sur les jhana sans forme.

 

Le Monde Matériel subtil (rupa-loka). Il consiste en seize royaumes dont les habitants (les deva) expérimentent des degrés extrêmement raffinés de plaisir mental. Ces royaumes sont accessibles à ceux qui ont atteint au moins quelque degré de jhana et qui ont par là-même réussi à (temporairement) supprimer la haine et la malveillance. Ils sont dits posséder des corps extrêmement raffinés de pure lumière. Les plus hauts de ces royaumes, les Demeures Pures, ne sont accessibles qu’à ceux qui ont réalisé le "sans retour," le troisième degré de l’Éveil. Le Monde Matériel Subtil et le Monde Immatériel constituent ensemble les "mondes célestes" (sagga).

 

Le Monde Sensuel (kama-loka). Il consiste en onze royaumes dans lesquels l’expérience — à la fois plaisante et déplaisante — est dominée par les cinq sens. Sept de ces royaumes sont des destinations favorables, et ils incluent notre monde humain aussi bien que plusieurs royaumes occupés par les deva. Les quatre mondes inférieurs sont les quatre "mauvaises " destinations, qui incluent les mondes infernaux et le monde animal.
Les informations figurant sur cette page furent réunies à partir de plusieurs sources. Aux fins d’économiser de l’espace je n’ai point attribué à chaque fait sa source respective.

 

I. Le Monde Inmatériel (arupa-loka)

Royaume
Commentaires
Cause de renaissance ici
(31) Ni-perception-ni-non-perception (nevasaññanasaññayatanupaga deva)
Les habitants de ces royaumes ne sont conçus qu’avec l’esprit. N’ayant point de corps physique, ils sont incapables d’écouter les enseignements du Dhamma.
Quatrième jhana sans forme
(30) Néant (akiñcaññayatanupaga deva)
Troisième  jhana sans forme
(29) Conscience Infinie (viññanañcayatanupaga deva)
Second jhana sans forme
(28) Espace Infini (akasanañcayatanupaga deva)
Premier  jhana sans forme

 

II. Le Monde Matériel Subtil (rupa-loka)

Royaume
Commentaires
Cause de renaissance ici
(27) Les deva incomparables (akanittha deva)
Ce sont les cinq Demeures Pures (suddhavasa), qui ne sont accessibles qu’aux sans retour (anagami) et aux arahants. Les êtres qui deviennent des sans retour  dans d’autres sphères d’existence renaissent ici , où ils réalisent l’état d’Arahant.
Parmi leurs habitants nous trouvons Brahma Sahampati, qui supplia le Bouddha d’enseigner le Dhamma au monde (SN 6.1).
Quatrième jhana. (Voir, e.g., AN 4.123.)
(26) Les deva à la vision claire (sudassi deva)
(25) Les beaux devas (sudassa deva)
(24) Les deva imperturbables  (atappa deva)
(23) Les devas qui ne déchoient pas (aviha deva)
(22) Les êtres inconscients (asaññasatta)
Seul le corps est présent, pas l’esprit.
(21) Les deva très fructueux (vehapphala deva)
Les êtres dans ces sphères d’existence se délectent de divers degrés de félicité jhanique.
(20) Les deva à la gloire resplendissante  (subhakinnaka deva)
Troisième jhana (le plus haut degré). (Voir, e.g., AN 4.123.)
(19) Les devas à la gloire illimitée (appamanasubha deva)
Troisième jhana (le degré moyen)
(18) Les devas à la gloire limitée (parittasubha deva)
Troisième jhana (le degré mineur)
(17) Les deva de rayonnement en continu (abhassara deva)
Second jhana (le plus haut degré). (Voir, e.g., AN 4.123.)
(16) Les deva au rayonnement illimité (appamanabha deva)
Second jhana (le degré moyen)
(15) Les deva au rayonnement limité (parittabha deva)
Second jhana (le degré mineur)
(14) Les Grands  Brahma (Maha brahma)
Un des habitants les plus célèbres de ce royaume est le Grand Brahma, une déité dont l’illusion le conduit à se considérer comme le créateur omniscient et tout-puissant de l’univers (DN 11).
Premier jhana (le plus haut degré)
(13) Les Ministres de Brahma (brahma-purohita deva)
Les êtres dans ces sphères d’existence se délectent de divers degrés de félicité jhanique.
Premier jhana (le degré moyen)
(12) La suite de  Brahma (brahma-parisajja deva)
Premier jhana (le degré mineur). (Voir, e.g., AN 4.123.)

 

III. Le Monde Sensuel (kama-loka)

Destinations Heureuses (sugati)
Royaume
Commentaires
Cause de renaissance ici
(11) Les deva exerçant un pouvoir sur les créations des autres (paranimmita-vasavatti deva)
Ces deva expérimentent des plaisirs sensuels créés par d’autres pour eux. Mara, la personnification de l’illusion et du désir, vit dans cette sphère d’existence.
· Les dix actions saines (MN 41)
· La générosité
· Le développement de la vertu et de la sagesse (AN 10.177)
(10) Les deva se délectant de la création (nimmanarati deva)
Ces deva se délectent des objets des sens de leur propre création.
(9) Les deva contentés (tusita deva)
Un royaume de pur enchantement et de gaieté. Les Bodhisatta demeurent ici avant leur naissance humaine finale. C’est là où le bodhisatta Maitreya (Metteya), le Bouddha futur, est dit demeurer.
(8) Les deva Yama (yama deva)
Ces deva vivent dans l’air, libres de toutes les difficultés.
(7) Les Trente-Trois  Dieux (tavatimsa deva)
Sakka, un dévot du Bouddha, préside ce royaume. De nombreux deva qui demeurent dans ce monde vivent dans des demeures situées dans les airs.
(6) Les deva des Quatre Grands Rois (catumaharajika deva)
Maison des gandhabba, les musiciens célestes, et des yakkha, des esprits des arbres aux degrés variés de pureté éthique. Ces derniers sont semblables aux lutins, trolls et fées des contes de fées de la tradition occidentale.
(5) Les êtres humains (manussa loka)
Vous êtes ici (pour l’instant).
La renaissance en tant qu’être humain est extraordinairement rare (SN 56.48). Elle est aussi extraordinairement précieuse, car son équilibre unique de plaisir et de douleur (SN 35.135) facilite le développement de la  vertu et de la sagesse jusqu’au degré nécessaire pour se libérer de l’entier cycle des renaissances.
· Le développement de la vertu et de la sagesse (AN 10.177)
· La réalisation de L’entrée dans le courant (sotapatti) garantit que toutes les renaissances futures auront lieu dans le monde humain ou les mondes supérieurs.
États de privation (apaya)
Royaume
Commentaires
Cause de renaissance ici
(4) Asura (asura)
Les démons — "titans" — qui demeurent ici sont engagés dans des conflits incessants les uns avec les autres.
· Les dix actions malsaines (MN 41)
(3) Les ombres/
fantômes affamés (peta loka)
Les fantômes et esprits malheureux errent sans espoir dans ce royaume, recherchant en vain quelque accomplissement sensuel.
Lisez description colorée de ce royaume faite par Ajaan Lee.
· Les dix actions malsaines (MN 41)
· Manque de vertu, souscrire à des vues erronées (AN 10.177)
(2) Les animaux (tiracchana yoni)
Ce royaume inclut toutes les formes de vie non-humaines que nous pouvons voir dans des circonstances ordinaires: animaux, insectes, poissons, oiseaux, vers, etc.
· Les dix actions malsaines (MN 41)
· Manque de vertu, souscrire à des vues erronées. Si quelqu’un est généreux envers les moines et les nonnes, toutefois, il/elle pourrait renaître en tant qu’animal "ornementé" (i.e., un oiseau avec un plumage brillant; un cheval avec marques attractives sur le corps, etc.; AN 10.177).
· Se comporter comme un animal (MN 57)
(1) L’enfer (niraya)
Ce sont des royaumes aux souffrances et angoisses inimaginables (décrites de façon schématique dans MN 129 et MN 130). Ils ne devraient pas être confondus avec l’enfer éternel que nous trouvons dans les autres traditions religieuses, car le temps passé dans ces mondes est — comme dans chaque royaume — temporaire.
· Les dix actions malsaines (MN 41)
·
  Manque de vertu, souscrire à des vues erronées. (AN 10.177)
· Assassiner ses parents, tuer un arahant, blesser un Bouddha, ou créer un schisme au sein du Sangha (AN 5.129)
· Être querelleur et ennuyeux avec autrui (Snp II.6)

 

 

 

 

 

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 Samadhi Bouddha Statue - Anuradhapura - Sri Lanka  IV-Ve Siècle