Centre Bouddhique International

le Bourget - France

www.centrebouddhiqueinternational.com

N°6

 Samadhi Bouddha Statue - Anuradhapura - Sri Lanka  IV-Ve Siècle

#17 - Affirmant les Vérités du Cœur

Les enseignements bouddhiques sur Samvega & Pasada

par
Bhikkhu Thanissaro

 

 

 

   Un Bouddhisme exprimant la vie qui nous enseigne à trouver le bonheur en nous ouvrant à la richesse de nos vies de tous les jours.
C’est ce que nous voulons — ou bien cela nous est dit par les personnes qui essayent de nous vendre un Bouddhisme rationalisé. Mais est-ce ce dont nous avons besoin? Et est-ce du Bouddhisme?
 
   Repensez un court instant à l’histoire du jeune prince Siddhartha et à ses premières confrontations avec la vieillesse, la maladie, la mort et sa vision d’un ascète errant. C’est l’un des épisodes les plus accessibles de la tradition bouddhique, principalement en raison des émotions du jeune prince, directes et qui vont droit au cœur. Il contempla la vieillesse, la maladie et la mort comme des terreurs absolues, et fonda tous ses espoirs sur la vie forestière contemplative comme sa seule évasion possible. Comme  Asvaghosa, le grand poète Bouddhiste, dépeint l'histoire, le jeune prince ne manquait pas d'amis et de proches qui essayèrent de l'éloigner d'une telle vision, et Asvaghosa fut assez sage pour mettre en lumière leurs conseils d'affirmation de vie d'une façon très touchante. Ceci dit, le prince réalisa que s'il était amené à suivre leur conseil, il trahirait son propre cœur. En demeurant sincère avec ses honnêtes émotions il fut capable d'emprunter le sentier qui le détourna des valeurs ordinaires de sa société et qui le conduit vers un Éveil sans égal dans l'immortalité.
 
   C'est difficilement concevable en tant qu’histoire d'affirmation de la vie dans le sens ordinaire du terme, mais elle exprime quelque chose de plus important que la vie: la vérité du cœur quand ce dernier aspire à un bonheur absolument pur. Le pouvoir de cette aspiration dépend de deux émotions, appelées en Pali samvega et pasada. Bien peu d'entre nous en ont entendu parler, mais elles sont les émotions les plus basiques dans la tradition bouddhique. Non seulement elles inspirèrent le jeune prince dans sa quête de l’Éveil, mais même après qu'il fut devenu le Bouddha il conseilla à ses adeptes de les cultiver quotidiennement. En fait, la façon dont il géra ces émotions est si particulière que cela pourrait être une des contributions les plus importantes que ses enseignements ont à offrir à la culture américaine d’aujourd'hui.
 
   Samvega fut ce que le jeune Prince Siddhartha expérimenta lors de sa première exposition aux réalités de la vieillesse, de la maladie et de la mort. C'est un mot difficile à traduire car il couvre une gamme complexe de significations — au moins trois groupes de sentiments en même temps: le sens oppressif de choc, de déception et d'aliénation quand l'on réalise la futilité et l'absurdité de la vie ordinaire; un sens châtiant de notre propre suffisance et sottise liées au fait de nous laisser vivre si aveuglément; et une urgence anxieuse à essayer de trouver une voie en dehors de ce cycle insensé. C'est un groupe de sentiments que nous avons tous expérimentés à un moment ou à un autre lors du processus de la croissance, mais je ne connais pas un seul terme anglais qui les couvre tous les trois de façon adéquate. Il serait utile d'avoir un tel terme, et peut-être existe-t-il une raison suffisante de simplement adopter le mot  samvega dans notre langue.
 
   Mais plus que le fait de procurer un terme utile, le Bouddhisme offre aussi une stratégie efficace pour gérer les sentiments qu'il contient — sentiments que notre propre culture trouve menaçants et gère avec beaucoup de difficultés. La nôtre, bien sûr, n'est pas la seule culture menacée par les sentiments de samvega. Dans l'histoire de Siddhartha, la réaction du père à l'égard de la découverte du prince est identique à celles par lesquelles la plupart des cultures gèrent ces sentiments: Il essaya de convaincre le prince que ses normes d'obtention du bonheur étaient bien plus élevées, et en même temps il essaya de le distraire dans ses relations et tous les plaisirs sensuels imaginables. Pour l'exprimer de façon simple, la stratégie consistait à inciter le prince à réduire ses buts et à trouver une certaine satisfaction dans un bonheur qui n'était pas absolu et pas spécialement pur.
 
  Si le jeune prince vivait en Amérique aujourd'hui, le père aurait d'autres outils à sa disposition pour  traiter l'insatisfaction du prince, mais la stratégie de base serait essentiellement la même. Nous pouvons facilement l'imaginer conduisant le prince vers un conseiller religieux qui lui enseignerait de croire que la création de Dieu est fondamentalement bonne et de ne pas focaliser son attention sur les aspects de la vie qui jetteraient le doute sur cette croyance. Ou bien il le conduirait vers un psychothérapeute qui traiterait ses sentiments de samvega comme une incapacité à accepter la réalité. Si  les thérapies par la parole ne donnaient aucun résultat, le thérapeute prescrirait probablement des drogues qui altèrent ses humeurs afin d'effacer du système du psychisme du jeune homme ce sentiment de sorte qu'il deviendra un membre de la société bien intégré et productif.
 
   Si le père était vraiment au fait des tendances actuelles, il trouverait un maître du Dharma qui pourrait conseiller le prince afin que ce dernier trouve le bonheur dans les petits plaisirs miraculeux de la vie — une tasse de thé, une promenade dans les bois, de l’activisme social, soulager les douleurs d’une autre personne. Qu’importe que ces formes de bonheur puissent être interrompues par la vieillesse, la maladie et la mort, lui dirait-on. Le moment présent est tout ce que nous avons, donc nous devrions essayer d’apprécier l’opportunité aigre-douce de nous délecter mais non de nous approprier les joies éphémères qui apparaissent et disparaissent.
 
   Il est tout à fait improbable que le prince au cœur de lion que nous connaissons d’après son histoire se fierait à n’importe lequel de ces conseils bien intentionnés. Il les aurait perçus comme une propagande pour mener une vie de désespoir complet, en lui demandant de trahir son propre cœur. Mais s’il ne pouvait trouver la moindre consolation depuis ces sources, où pourrait-il aller au sein de notre société? Contrairement à l’Inde de son époque, nous n’avons point d’alternatives bien établies et socialement acceptables au fait d’être des membres de la société économiquement productifs. Même nos ordres religieux contemplatifs sont prisés pour leur capacité à procurer du pain, du miel et du vin pour le marché. Donc le prince ne trouverait probablement aucune autre alternative, que de joindre les vagabonds et les licenciés, les radicaux et les révolutionnaires, les chasseurs de subsistance et les survivalistes mis aux bancs de la société.
 
Il découvrirait beaucoup de beaux et sensibles esprits au sein de ces groupes, mais aucun corps social de sagesse alternative profonde et avérée afin de faire des progrès. Quelqu’un pourrait lui tendre un livre de Thoreau or de Muir, mais leurs écrits ne lui offriraient aucune analyse satisfaisante de la vieillesse, la maladie, et la mort, et aucune recommandation au fait de comment les transcender. Et parce qu’il y a très difficilement un filet de sécurité pour les personnes qui se tiennent au bord, il sera réduit à mettre une quantité excessive de son énergie dans des problèmes de survie de base, avec peu de temps ou d’énergie restant pour trouver sa propre solution au problème de samvega. Au final il disparaîtra, sa Bouddhéité ayant avorté — peut-être dans le pays du Canyon d’Utah, peut-être dans une forêt de Yukon — sans laisser de traces.
 
   Heureusement pour nous, cependant, le prince naquit dans une société qui procurait un soutien et qui respectait ses décrocheurs. C’est ce qui lui donna l’opportunité de trouver une solution au problème de samvega et qui rendit justice aux vérités de son cœur.
La première étape de cette solution est symbolisée dans l’histoire de Siddhartha par la réaction du prince suite à la vision de la quatrième personne qu’il aperçut à l’extérieur du palais: le contemplatif errant des forêts. L’émotion qu’il ressentit à ce moment est appelée pasada, un autre ensemble complexe de sentiments habituellement traduit par « confiance sereine et clarté. » C’est ce qui empêche samvega de se transformer en désespoir. Dans le cas du prince, il développa un sens clair de sa situation difficile et de la voie qui permet de s’en libérer, conduisant à quelque chose qui soit au-delà de la vieillesse, de la maladie, et de la mort, et en même temps il était confiant quant au fait que ce sentier serait efficace.
 
   Comme l’admettent librement les enseignements bouddhiques d’origine, la situation fâcheuse tient au fait que le cycle de la naissance, de la vieillesse et de la mort n’a aucun sens. Ils n’essayent point de nier ce fait et ne nous demandent pas d’être malhonnêtes envers nous-mêmes ou de refuser de regarder la réalité en face. Tel qu’un maître l’a affirmé, la reconnaissance bouddhique de la réalité de la souffrance — si importante que la souffrance est honorée comme la première noble vérité — est un don, car elle confirme notre expérience la plus directe et la plus sensitive des choses, une expérience que beaucoup d’autres traditions essayent de nier.
 
   A partir de ce fait, les enseignements originels nous demandent d’être encore plus sensitifs, au point de voir que la véritable cause de la souffrance ne nous est pas extérieure — dans la société ou dans quelque être externe à nous-mêmes — mais à l’intérieur, dans le présent du désir impérieux de chaque esprit individuel. Ils confirment ensuite qu’il existe une fin de la souffrance, une délivrance du cycle. Et ils montrent la voie vers cette délivrance, en développant de nobles qualités déjà latentes dans notre esprit au point qu’elles brisent le désir impérieux et ouvrent la voie vers l’Immortalité. Ainsi le fâcheux problème a une solution pratique, une solution qui est à portée de chaque être humain.
C’est aussi une solution ouverte à un examen minutieux et critique et à une vérification expérimentale — une indication qui nous montre la confiance que le Bouddha eut dans la solution qu’il trouva au problème de samvega. C’est un des aspects du Bouddhisme authentique qui attire le plus les personnes qui sont fatiguées de se faire dire qu’elles devraient nier les introspections qui inspirent leur sens de samvega en premier lieu.
 
   En fait, le Bouddhisme originel n’est pas seulement confiant dans le fait qu’il peut gérer les sentiments de samvega mais il est aussi une des quelques religions qui les cultivent de façon drastique. Sa solution aux problèmes de la vie demande tellement d’efforts dévoués que seul un fort samvega empêchera le Bouddhiste pratiquant de revenir à ses anciennes habitudes. Il s’ensuit une recommandation faite à tous les Bouddhistes, à la fois hommes et femmes, laïcs ou moines, de réfléchir quotidiennement sur les faits de la vieillesse, la maladie, la séparation et la mort — de développer des sentiments de samvega — et par le pouvoir de nos actions propres, de faire franchir à samvega un degré supplémentaire, vers pasada.
 
   Pour les personnes chez qui le sens de samvega est si fort qu’elles souhaitent abandonner tous les liens sociaux qui les empêchent de suivre le sentier vers la fin de la souffrance, le Bouddhisme leur offre à la fois un corps de sagesse ayant fait ses preuves pendant longtemps dont elles peuvent s’inspirer ainsi qu’un filet de sauvetage: le sangha monastique, une institution qui leur permet de quitter la société des laïcs sans avoir à perdre leur temps en s’inquiétant de leur survie de base. Pour ceux qui ne peuvent se défaire de leurs liens sociaux, l’enseignement bouddhique offre une voie de vie dans le monde sans être vaincu par ce dernier, en se consacrant à une vie de générosité, de vertu, et de méditation afin de renforcer les nobles qualités de l’esprit qui conduisent à la fin de la souffrance.
 
La relation symbiotique entretenue par ces deux branches de la parisa bouddhique, ou communauté bouddhique, garantit que chacune des parties bénéficiera du contact avec l’autre. Le soutien apporté par les laïcs aux moines garantit que ces derniers ne devront pas trop se soucier de leur nourriture, leurs vêtements et leur logis; la gratitude que les moines ressentent inévitablement en raison de la générosité librement offerte des laïcs empêche les moines de devenir des inadaptés et des misanthropes. En même temps, le contact avec les moines aide les laïcs à favoriser une perspective correcte sur la vie qui nourrit les énergies de samvega et de pasada dont ils ont besoin afin de ne pas devenir émoussés et engourdis par la propagande matérialiste de l’économie dominante.
 
   Donc l’attitude bouddhique envers la vie cultive samvega — une acceptation claire de l’absence de sens du cycle de la naissance, de la vieillesse et de la mort — et il le développe en pasada: un sentier de confiance dans l’Immortel. Ce sentier inclut non seulement une guidance qui a fait ses preuves avec le temps, mais aussi une institution sociale qui la nourrit et la fait perdurer. Ce sont les choses dont notre société a désespérément besoin. Il est fort dommage que dans nos efforts actuels pour intégrer le Bouddhisme, ils sont des aspects de la tradition bouddhique habituellement ignorés. Nous persistons à oublier qu’une source de la force du Bouddhisme tient au fait de sa capacité à garder un pied hors du courant dominant, et que la métaphore traditionnelle de la pratique est qu’elle traverse le courant pour atteindre l’autre rive. Mon espoir est que nous commencerons à nous souvenir de ces choses et que nous les prendrons à cœur, de sorte que dans notre énergie pour trouver un Bouddhisme qui vend, nous ne finissions pas par nous vendre nous-mêmes.  –
 
   #18 - La Theri Sanghamitta qui a rendu un grand service au Sri Lanka
 
   La femme est un être qui a traversé des souffrances et des difficultés variées depuis l’aube de la civilisation humaine. La chose la plus importante qui arrive dans la vie d’une femme consiste en le fait de donner naissance à des êtres humains. A travers l’histoire de l’humanité elle a assumé ses responsabilités en tant que femme, en tant que fille ou encore épouse et être social. Mais malheureusement la société n’essaye pas toujours de la considérer avec une opinion juste. Non seulement la société mais aussi même les femmes n’essayent point de poser un regard clément sur elle. Bien que le monde d’aujourd’hui ait atteint le sommet du développement industriel et technologique, certains considèrent la femme comme une machine qui produit des enfants ou simplement comme une machine vouée à leur propre satisfaction. Ce type de caractéristiques ont été promu par le passé, sont promues dans le présent également et elles le seront dans le futur aussi. Par le passé, quelques figures féminines publiques ont essayé de modifier l’orientation de la société à cet égard. Il en résulte qu’aujourd’hui les femmes ont franchi une étape décisive pour obtenir leurs droits et dans certains pays du monde elles ont accédé au pouvoir également. En tant que figure humanitaire, le Bouddha a joué un rôle extraordinaire dans le domaine des droits des femmes.
A l’époque où le Bouddha naquit, la situation des femmes en Inde n’était pas saine. Elles étaient prisonnières au sein de la maison et les Brahmanes qui gouvernaient la société avaient totalement supprimé les droits des femmes.
‘Pitâ rakshathi kaumâre- Bharthâ rakshathi yauwanê, Putrâh sthawira bhâwe-na bhajêthi stri swanthantrathâth » (une stance brahmanique)
 
   Signification :
« Quand elle est une fille, elle doit être assujettie au père.
Quand elle est jeune, elle doit être assujettie aux frères.
Quand elle est vieille, elle doit être assujettie aux fils.
Une femme ne peut jamais se comporter selon son souhait »  
En d’autres termes, elle devait être la servante des familles de hautes castes.
Le Bouddha a protesté de façon véhémente contre ce système et il essaya d’établir les valeurs de la femme dans la société indienne. Une fois, quand la reine du Roi Kosala donna naissance à une petite fille, le roi était très mécontent d’apprendre que le nouveau né était une fille et il porta avec repentance la chose à la connaissance du Bouddha. Alors le Bouddha l’admonesta en lui révélant les valeurs de la féminité. « Si une femme, qui est entourée de parents, frères et autres relations  vertueux, donne naissance à un enfant, cet enfant est très éligible pour conseiller même un roi. »
 
   L’enseignement principal qui prévalait dans l’Inde ancienne était que le monde est une création de Mahâbrahma. Alors le Bouddha dit que les parents créent le monde et qu’ils devraient être connus sous le nom de Mahâbrahma et il propagea le concept « Brahmâti mâtâ pitaro ». Dans le Sigalovada Sutta le Bouddha a exposé les devoirs et responsabilités d’une femme. Plus tard il instaura la communauté des nonnes (Bhikkhuni Sâsana) afin d’offrir aux femmes l’opportunité de devenir des moniales. En tant qu’épouse ou mère elle devient un caractère noble seulement au sein de la famille. Mais en tant que nonne elle devient une figure sacrée dans le monde entier. La première nonne du Buddha Sâsana fut Mahâ Prajâpati Gôtami, qui était la belle-mère du Bouddha, et plus tard de nombreuses femmes intégrèrent la communauté des nonnes et obtinrent des statuts honorables en lien avec leurs qualifications. Lors des funérailles de Mahâ Prajâpathi Gôtami, le Bouddha marcha aux côtés de son corps défunt en tant que symbole de gratitude. Il se voua grandement à la libération des femmes, en instituant la communauté des nonnes, et il prouva aussi que les femmes ont la force d’accepter n’importe quel poste. L’arrivée de l’arbre sacré Bodhi et les reliques sacrées de dents se produisit sous le patronage de deux femmes. L’une d’entre elles fut la princesse Hemamâlâ et l’autre fut la nomme Sanghamittâ.
 
   Trois facteurs peuvent être soulignés au sujet de l’arrivée de la nonne Sanghamittâ.
   1. L’arrivée de l’arbre sacré Bodhi.
   2. L’institution de l’art et de l’architecture.
   3. L’établissement de la communauté des nonnes.
 
   D’après les textes se référant à l’histoire, la branche de l’arbre sacré Bodhi qui existait en Inde et venait du Sud fut transportée au Sri Lanka via le port de Dambakola Patuna à l’époque du règne du roi Devânampiyathissa. Il reçut alors la plante Bodhi en marchant dans la mer. Les premières pousses qui poussèrent à partir de plantes Bodhi furent plantées en divers endroits au Sri Lanka. Ashtapala Bodhi et Dethispala Bodhi. Dambakolapatuna, Thiwanka Brahmin village, Katharagama, Sandungama, Thupârâmaya. Isurumunuya et Sigiriya sont des lieux qui méritent d’être cités. La plante principale fut plantée au parc Mahameuna à Anuradhapura. En 1907 et 1911 deux plantes tombèrent suite à un ouragan et une d’entre elles fut coupée en 1929. Non seulement des Bouddhistes mais aussi des non-Bouddhistes offrent leur hommage et lui font leurs offrandes depuis un passé lointain jusqu’à aujourd’hui. Les personnes ont pour habitude de dissoudre toutes leurs lamentations, tous leurs chagrins et troubles mentaux en présence de l’arbre sacré Bodhi.
 
   Plus tard apparut une littérature de valeur au sujet de l’arbre Bodhi.
Bodhiwanshaya, Mahâwanshaya, sont quelques uns de ces textes.   
 
   Ces textes ont été l’occasion pour les écrivains de faire preuve d’habileté. La nuit des personnes avaient pour habitude de le surveiller et de le protéger des bêtes sauvages, et de telles nuits sont susceptibles d’avoir éveillé en eux des sentiments littéraires. Le rôle joué par l’empereur Ashoka eut une résonance profonde afin de promouvoir le Bouddhisme dans le monde jusqu’à aujourd’hui. Il envoya des messagers dans des pays divers, incluant le Sri Lanka, afin de propager le message du Bouddha. Mahâ Mahinda Thero, le fils du roi Ashoka, arriva aussi au Sri Lanka en raison des activités missionnaires du roi. Plus tard la Theri Sanghamittâ vint au Sri Lanka avec l’arbre sacré Bodhi et ce fut un symbole marquant afin d’indiquer la relation culturelle, sociale et politique bilatérale existant entre l’Inde et le Sri Lanka. 18 groupes d’artistes vinrent aussi au Sri Lanka en même temps que l’arrivée de la nonne Sanghamittâ. 
 
   Les équipes assurant la sécurité, les groupes d’activités rituelles pour l’arbre sacré Bodhi, l’équipe du drapeau, l’équipe pour effectuer les Puja avec encens, l’équipe pour repousser les bêtes sauvages, le groupe qui soulève les parasols durant les Puja, ceux qui procurent des fleurs, des herbes, les gardiens de la porte, ceux qui procurent des files et des vêtements, des bols, des couronnes de fleurs, de l’encens, du riz, l’équipe qui façonne des équipements en or et en argent, qui fabrique des grillages en or pour l’arbre sacré, des auvents en or, les percussionnistes et ceux qui procurent de l’eau sont certains d’entre eux. Ces groupes de l’époque étaient renommés concernant les activités rituelles en lien avec l’arbre sacré Bodhi. En même temps que l’arrivée de la nonne Sanghamittâ, la nonne Hemâ, la nonne Pasâdapâlâ et la nonne Aggimittâ se joignirent aussi à elle et elles furent les pionnières de l’établissement de la communauté des nonnes au Sri Lanka.
 
   Le texte historique Deepawanshaya déclare que la reine Anulâ et 1000 autres femmes acceptèrent d’intégrer l’ordre des nonnes. Bien que les femmes Sri Lankaises ne connurent point une période d’infortunes, ces événements marquèrent un tournant permettant de conférer un statut spécial aux femmes Sri Lankaises. Plus tard des milliers de femmes intégrèrent l’ordre des nonnes et quelques textes historiques déclarent que des millions de nonnes participèrent à des cérémonies religieuses à l’époque du roi Uththiya. Le Thera Maha Mahinda et sa sœur la nonne Sanghamittâ ont tous les deux trépassé pendant la même période du règne du roi Uththiya. La cérémonie funéraire fut effectuée à Chithrasâla près de Thupârâmaya et plus tard des stupas ont été bâties aux fins de consacrer les reliques de la nonne Sanghamittâ. Présentement, les Sri Lankais honorent la mémoire de la Theri Sanghamittâ avec grand respect et elle a été présentée comme une figure extraordinaire dans la culture bouddhique Sri Lankaise. En décembre de chaque année le peuple cinghalais a pour habitude de rendre hommage à la Theri Sanghamittâ par le biais de diverses formes de cultes.
 
Vénérable Parawahera Chandaratana.
Centre Bouddhique International. France.  
 
 
 
 
***