Centre Bouddhique International

le Bourget - France

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Le Bouddha, où l'homme par excellence

Vénérable T. Seelananda Thera

 

 

 

 Le  Bouddha n'était ni un créateur ni un messager, mais un être humain extra ordinaire.  Son enseignement n'est ni religion ni philosophie, mais une voix qui s'applique dans la vie quotidienne.

 

De naissance, il était fils d’un roi et a grandi en tant que prince. Il a atteint l'Illumination suprême, réalisant la véritable nature de l'homme par sa sagesse intuitive.  Cela s'est produit le jour de la pleine lune du mois de Vesak (mai) : il a accédé à l'Éveil en méditant sous un arbre. La sagesse qu'il a acquise n'est pas une inspiration, mais une réalisation opérée au-dedans de son  corps ; ce dernier consiste en l’un des cinq agrégats, les quatre autres étant les sentiments, les sensations, les perceptions, les formations volitionnelles et la conscience. C'est en fait la réalisation la plus profonde.

 

Après la réalisation de la doctrine (Dhamma) à l'âge de trente-cinq ans (en 588 avant notre ère), le Bouddha a prononcé son premier sermon devant ses cinq disciples au mois de juillet. Dans ce premier discours du début de son enseignement, il a  dévoilé les deux extrêmes qui nous entraînent vers l'illusion, l'échec et la destruction.
 
Les deux extrêmes selon lui sont :
Premièrement la soumission insensée aux désirs sensuels vils dont les victimes sont les matérialistes qui s’orientent vers la destruction.

 

Deuxièmement les austérités sévères et les mortifications.
S’adressant à ses cinq  premiers disciples, il  leur dit : « Ô Bhikkhus, éviter ces deux extrêmes et suivez le Chemin du Milieu, la noble Voie octuple qui consiste en la compréhension juste, les pensées droites, la parole droite, les actions droites, les moyens droits de subvenir à ses besoins, les efforts droits, l’attention droite et la concentration droite. » Si nous suivons le chemin du milieu dans toutes nos activités, nous atteindrons sans faille de bons résultats. Dans tous les actes, il faut être vigilant pour suivre le chemin du milieu dans  leur accomplissement c'est-à-dire pratiquer la modération. À titre d'exemple, si nous mangeons trop nous ne pouvons travailler ou étudier. De même, si nous ne mangeons pas, nous ne pouvons plus travailler ou étudier. C'est pourquoi nous devrions manger modérément. Cet enseignement nous incombe de l'appliquer dans notre vie quotidienne que nous marchions, que nous soyons debout, assis ou allongés.

 

Selon l'enseignement du Bouddha, il y a ni créateur ni entités permanentes au-dedans de nous. Le système du monde n'est que le flux constant. « Toute chose conditionnée est en perpétuel changement », dit-il. En outre, tout ce qui est de nature changeante est de la nature de l'insatisfaction (souffrance-dukkha), et tout ce qui est de la nature de l'insatisfaction est de nature du non-soi et du non-âme.

 

Le Bouddha a réalisé que  l'insatisfaction est inhérente au monde. Tout ce à quoi nous nous attachons nous entraîne vers l'insatisfaction. Telle est la nature du monde. Le Bouddha a réalisé les quatre facettes de cette vérité de l'insatisfaction :
1. réalité de l'insatisfaction
2. les causes de l'insatisfaction
3. la cessation de l'insatisfaction
4. la voie qui conduit à la cessation de l'insatisfaction.

 

L'on doit comprendre l'insatisfaction,  réaliser la cessation de l'insatisfaction et développer par la sagesse la voix qui mène à la cessation de cette insatisfaction. C'est pourquoi il est connu par le nom de « Bouddha » (le Sage).
« Aussi longtemps, Ô moines, que cette connaissance réelle des quatre nobles vérités sous leurs trois aspects et dans leur douze modalités n'était pas absolument claire en moi, je n'ai pas déclaré dans ce monde que j'ai réalisé l'Illumination totale que rien ne dépasse. C'est après cette Illumination que je l’ai fait. La lumière de la connaissance a brillé en moi, et la quiétude de mon esprit n'est point perturbée. C'est ma dernière incarnation ; je ne renaîtrai plus jamais. »

 

De la même façon, le Bouddha nous a enseigné que nous ne pouvons pas vivre isolés dans le monde puisque nous sommes interdépendants et interconnectés. C'est aussi le cas de tous les êtres aussi bien vivants qu'inanimés. L'ensemble du système du monde est interdépendant. L'enseignement du Bouddha sur l’interdépendance est très profond. Une fois, le Vénérable Ananda est venu devant le Bouddha se prosterner ; il  s'assit à côté de lui puis lui dit : « C'est stupéfiant et étrange à quel point est profonde l'origine dépendante, et combien est profonde son apparition ; déjà pour moi, Vénérable, cela ne me semble très évident. » Le Bouddha lui a dit : « Ne dites pas ces paroles, Ananda, ne dites pas, profonde est cette origine dépendante, et profonde est son apparition. C’est du fait de ma compréhension et de mon discernement de ce Dhamma que cette génération se trouve dans une confusion semblable à un enchevêtrement de fils ou à un tapis de joncs ou de roseaux tressés. Elle ne parvient pas à sortir du cercle de la naissance et de la mort, et des plans de la privation et de la détresse. »

 

Plus tard, en s'adressant aux moines, le Bouddha a dit : « Ô moines, avant mon Illumination, quand j'étais encore bodhisattva, et non illuminé, voici ce qu'il est advenu : « Hélas, ce monde est tombé dans la confusion. C'est dans celle-ci qu'il a pris naissance, qu’il vieillit, meurt et renaît, sans comprendre comment échapper à cette souffrance dominée par la vieillesse et la mort. Comment une échappée serait-elle possible de cette souffrance dominée par la vieillesse et la mort ? C'est grâce à une vigilance extrême, ô moines, et par la sagesse que l'on peut y accéder. Quand il y a naissance, vieillesse et mort s'ensuivent. La vieillesse et la mort ont la naissance comme condition. ».

 

En effet, il a raisonné et compris que c'est à cause de la naissance que la mort a lieu ; c'est à cause de l'attachement qu’il y a continuité de l’existence ; c'est à cause du désir qu'il y a attachement ; c'est à cause de la sensation qu'il y a désirs ; c'est à cause de contacts qu’il y a sensation ; c'est à cause des six sens qu’il y a contacts ; c'est à cause du mental et de la matière qu'il y a les six sens ; c'est la conscience qui conditionne les phénomènes mentaux et physiques ; c'est à cause des formations volitionnelles qu’il y a conscience. Il a donc profondément compris l'origine de l'ensemble de l'insatisfaction. Soyons attentifs pour comprendre l'enseignement de l'ancienne sagesse découverte et transmise par Gotama le Bouddha, et faisons l’effort de la mettre en oeuvre dans notre vie quotidienne dans cette société qui est en mouvement rapide où abondent compétition et désir de victoire. Soyons heureux et satisfaits.

 

 

 

 

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 Samadhi Bouddha Statue - Anuradhapura - Sri Lanka  IV-Ve Siècle

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