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 Samadhi Bouddha Statue - Anuradhapura - Sri Lanka  IV-Ve Siècle

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Bouddhisme dans le monde d’aujourd’hui.

 

 

 

Le prince Siddhartha Gautama est né le jour de la pleine lune de mois de Vesak en 623 avant Jésus-Christ. Il atteignit l’Illumination le jour de la pleine lune du mois de Vesak, à l’âge de trente-cinq ans, suite à quoi , il reçut le qualificatif de Bouddha. Le jour de son quatre-vingtième anniversaire à la pleine lune du mois de Vesak aussi, il décéda et parvint au Nibbâna, ce qui marqua sa dernière incarnation. Ce Vesak triplement sacré, le mois de mai dans son jour de la pleine lune est célébré par les bouddhistes à travers le monde entier, de trois manières, à savoir : donner l’aumône (dâna), observer la moralité (sîla) et la pratique de la méditation (bhâvanâ).

 

Selon les chroniques sri lankaises concernant l’île, le roi Vijaya qui, venant de l’Inde débarqua, avait lui-même fondé la race cingalaise. Son arrivée coïncidait avec le jour de la mort du Bouddha : le jour de la pleine lune du Vesak. Dès lors, le Vesak marque tous ces événements. C’était le jour du Vesak de l’an 588 avant Jésus-Christ où l’ascète Gotama était assis en tailleur sous un arbre  banian dans le village de Senani en Inde. Sujata, la fille du chef du village vint devant l’arbre banian et offrit à l’ascète Gautama un bol de riz au lait. L’ascète accepta l’offrande en bénissant la fille. Elle lui présenta ses hommages en se prosternant devant lui, les mains jointes, puis retourna chez elle. L’ascète Gautama, après s’être baigné dans la rivière Neranjara, mangea le riz au lait, puis chercha une place appropriée afin de faire sa méditation. Il trouva un lieu serein sous un arbre ombrageux. Avec la ferme détermination d’atteindre l’Illumination, Gautama s’assit sous cet arbre.

 

Là, il pratiqua l’attention sur la respiration et acheva les  quatre fondements de l’attention. Par conséquent, pendant la première veille de la nuit, il fut en mesure de se souvenir de ses nombreuses vies antérieures. Dans la deuxième veillée, avec son mental purifié, transparent, limpide et serein, il obtint la connaissance de la mort et de la réapparition des êtres. Finalement, dans la troisième veillée de la nuit, il sut et vit que le mental était libéré des souillures des désirs sensuels, des souillures des êtres et des souillures de l’ignorance ; et, à l’aube, il atteint l’Illumination totale à l’âge de trente-cinq ans. En effet, le Bouddha établit un ministère incomparable et durant quarante-cinq ans, il rendit un incomparable service aux dieux et aux hommes sans la moindre discrimination au sujet de leur appartenance dans la société.
Il n’était ni créateur ni messager, mais un être humain. Il devint un être extraordinaire (accariya manussa).

 

Le Dhamma qu’il enseigna est excellent au début, excellent au milieu et excellent à la fin, c’est pourquoi des millions de personnes ont intégré l’Ordre et ont atteint l’Illumination.

 

Ce Dhamma se subdivise en trois facteurs, à savoir : les quatre Nobles Vérités, les trois caractéristiques de l’existence et l’origine dépendante. Après le décès du Bouddha à l’âge de quatre-vingts ans, la communauté des disciples s’est assemblée dans la cité de Rajagaha et a répété le Dhamma Vinaya et codifia tous les discours. Ce grand conseil s’est tenu trois mois après la mort du Bouddha. Et un autre conseil a été organisé des siècles plus tard. C’est de ce dernier conseil   qu’est né l’esprit de sectarisme au nom du Bouddha.

 

En effet, un groupe de moines déviant de la Voie authentique a établi une nouvelle école au nom de Maha Sanghika. Dès lors, le concept de yâna « véhicule » prit naissance dans le bouddhisme. Eux-mêmes ont introduit les deux nominations : Mahâyâna et Hinayâna. Selon eux, Hinayâna ou le petit véhicule consiste en une libération individuelle. Le terme a été utilisé comme une connotation humiliante. Alors que par la dénomination Mahâyâna ou grand véhicule, ils pensent que tous les êtres peuvent être libérés.

 

Cette école insiste principalement sur l’amour-compassion (mettâ), la sagesse (pañña) et le vide (sunyâta). Dans cette école, il y a des aspirants Bouddhas (bodhisatvas) qui aident tous les autres êtres à se libérer de la souffrance. Dans la tradition Mahâyâna, l’école Madyamika a été introduite par Nagarjuna au 2e siècle après Jésus-Christ. De ces deux traditions a émergé le bouddhisme zen ou jhânique (d’absorption). Lorsque le bouddhisme zen fut introduit en Chine, d’autres traditions y existaient comme le Confucianisme et le Taoïsme. Le Vénérable Bodhidharma qui fonda lui-même la méditation zen introduisit le bouddhisme zen en Chine. Dans le bouddhisme zen ou la tradition zen, l’on distingue deux systèmes : zazen et koan. Lorsqu’elle fut introduite au Japon, elle fit surgir de nombreuses sectes. À présent, la méditation zen est pratiquée dans de nombreux pays en Occident.

 

Le Vajrayâna est le troisième tour de la roue du Dharma ; il est nommé aussi : véhicule du diamant ou véhicule indestructible. C’est la tradition pratiquée principalement au Tibet. Elle y a été introduite par Padmasambhava. C’est au sein de cette tradition que le Tantrayâna qui préconise le plaisir comme une voie spirituelle, est apparu. Les déités sont nombreuses dans le Tantrisme. Dans cette tradition, « le livre de la mort » est essentiel.

 

Quel que soit le yâna ou véhicule ou écoles, nous devrions garder en mémoire que ces branches font toutes partie du bouddhisme comme les branches d’un même arbre.

 

                      Ainsi comme nous le voyons en Occident et dans quelques pays d’Orient : Vietnam, Chine, Taiwan, Japon…, c’est à travers la pratique du zen que presque tous les convertis au bouddhisme ont embrassé celui-ci, et ce n’est que récemment qu’ils rejoignent le Theravâda qui représente la forme originelle du bouddhisme. Les discours originaux du Theravâda sont préservés en pali, alors que pour la tradition Mahâyâna ils sont préservés en sanskrit. Le terme Theravâda a été employé au 3e siècle avant Jésus-Christ, après le troisième concile organisé par le Vénérable Moggaliputissa et présidé par l’empereur Asoka le Juste. À l’issue de ce concile, des missionnaires furent envoyés par l’empereur vers neuf pays. Asoka choisit son propre fils Mahinda comme missionnaire pour le Sri Lanka. le bouddhisme a été introduit au Shi Lanka en 247 avant Jésus-Christ, et est devenu dès lors partie intégrante de la vie des Sri lankais. Après l’entrée du bouddhisme dans l’île, les moines bouddhistes ont préservé les paroles authentiques du Bouddha en les mémorisant.
 
Et, pour la première fois, ces paroles ont été écrites sur des feuilles d’ola au Sri Lanka, et par des moines Sri lankais. À la suite de quoi, les enseignements du Bouddha furent introduits en Birmanie (Myanmar), en Thaïlande, au Cambodge et au  Laos. De nos jours, les deux écoles bouddhiques Theravâda et mahâyâna sont répandues dans de nombreux pays à l’Est comme à l’Ouest. Des millions de personnes s’intéressent à l’enseignement du Bouddha et sollicitent le Dhamma. Cependant, de plus en plus de moines, de nonnes, d’Upasakas et d’Upasikas aspirent à une bonne connaissance du Dhamma et à une expérience de l’introspection ainsi que de la communication pour discerner l’enseignement du Bouddha.

 

        Nous sommes conscients en outre de la disparition du bouddhisme en Inde vers 1 200 ans après Jésus-Christ. Mais dans le Sud-Est asiatique, le Theravâda, et dans le Nord asiatique, le Mahâyâna, le bouddhisme est en pleine croissance. En Chine et en Corée, le bouddhisme a été éliminé par le Confucianisme, et au Japon par le Shintoïsme. Dans le Sud-Est asiatique, le déclin du bouddhisme a été provoqué par l’arrivée du colonialisme d’Occident ; au Sri Lanka ce fut le colonialisme portugais en 1505 qui fut suivi par celui des Hollandais puis des Anglais jusqu’à l’indépendance en 1948. Dans l’Indochine, le colonialisme s’est poursuivi lorsque les Anglais ont colonisé la Birmanie en 1814. Quant au Vietnam Cambodge et Laos, ils étaient occupés par les Français respectivement en 1883, 1863 et 1893. Seule la Thaïlande n’a pas succombé à l’expansion du colonialisme où le bouddhisme a continué d’y fleurir. Dans les pays sous occupation étrangère, le bouddhisme a été supprimé ou persécuté.
 
En effet, il y a eu urgence pour la sauvegarde de cet héritage, urgence pour s’opposer aux envahisseurs occidentaux. Ce qui mènera à encourager le bouddhisme, le rétablissement des institutions bouddhiques et de la vie monastique de sorte que l’ensemble fonctionne efficacement. La renaissance du bouddhisme a commencé presque dans le même temps au Japon en 1868 et à Ceylan (Sri Lanka) avec la conférence de Panadura en 1871. En Inde, le bouddhisme était complètement effacé jusqu’à la découverte en 1750 d’une inscription sur un des piliers de l’empereur Asoka. Les fouilles archéologiques ont été suivies par des activités littéraires entreprises par des chercheurs occidentaux dès 1826. Traductions et translittérations de la littérature canonique pâlie, traités, commentaires, chroniques, grammaire, essais et dictionnaires de la langue pâlie ont été réalisés par des chercheurs venus de différents pays : Angleterre, France, Allemagne, Danemark, Hollande, États-Unis etc. il convient de mentionner que la fondation de la Pali Text Society à Londres par le professeur T.W.Rhys Davids en 1891, la Société Mahâ Bodhi, à Colombo par Anagarika Dharmapala en 1891 et la société du Text bouddhique à Calcutta en 1892, constituaient une large voie à la propagation du bouddhisme dans le monde moderne.
 
C’est grâce à la Mahâ Bodhi Society que la lumière du bouddhisme a atteint l’Occident. De nos jours, le bouddhisme sous ses trois formes se répand plus que jamais en Europe, dans des pays comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Autriche, la Suisse, les Pays-Bas, la Belgique, l’Italie, le Portugal, la République Tchèque, la Russie, le Danemark, les pays scandinaves, l’Australie et les pays d’Amérique. Aux États-Unis, dont le nombre d’habitants dépasse 300 millions, il y a des milliers d’associations bouddhiques. À New-York, constituée de cinq municipalités : le Queens, Manhattan, le Bronx, Brooklyn et State Island, avec près de 18 millions d’habitants, il se trouve plus de cent temples bouddhiques et centres de méditations affiliés à ceux-ci.
 
Ainsi que nous pouvons le constater, c’est un fort témoignage de la simple nécessité de la parole du Bouddha dans ce monde qui, manque d’équilibre, empli de concupiscence et de haine. Apprenons-donc de nouveaux moyens de tolérance et de transmission de la voie droite à ceux qui languissent pour les plaisirs des sens, et ceux qui vivent dans la haine parmi nous, grâce aux enseignements du Bouddha.

 

Que tous les êtres soient dans le bonheur et la paix.

 

 

 

 

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