Centre Bouddhique International

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Un bref résumé des Enseignements du Bouddha

LES QUATRE NOBLES VÉRITÉS

Article préparé par le Centre Bouddhique du Bourget

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Éternalisme et Nihilisme

 

 

 

  Le Bouddha a rejeté les deux extrêmes de l'éternalisme et du nihilisme.  

 

 

Pour développer la Vision Juste ou Vision Parfaite, nous devons d’abord être conscients de deux vues qui sont considérées comme imparfaites ou erronées.

 

Le premier point de vue est l’éternalisme. Cette doctrine ou croyance concerne la vie éternelle ou les choses éternelles. Avant l’époque du Bouddha, il a été enseigné qu’il existe une entité permanente qui pourrait exister pour toujours et que l’homme peut vivre la vie éternelle en préservant l’âme éternelle afin d’être en union avec l'Être Suprême. Dans le Bouddhisme, cet enseignement est appelé sassata ditthi : la vue des éternalistes. De telles vues existent encore dans le monde moderne en raison de la soif de l’homme pour l’éternité.

 

Pourquoi le Bouddha a-t-il nié l’enseignement de l’éternalisme ? Quand nous comprenons les choses de ce monde telles qu’elles sont vraiment, nous ne pouvons rien trouver qui soit permanent ou qui existe pour toujours. Les choses changent et continuent de changer selon les conditions changeantes dont elles dépendent. Quand nous analysons les choses dans leurs éléments ou dans la réalité, nous ne pouvons pas trouver une entité durable, une chose éternelle. C’est pourquoi la vision éternaliste est considérée comme fausse ou erronée.

 

Le deuxième point de vue faux est celui du nihilisme ou des nihilistes qui prétendent qu’il n’y a pas de vie après la mort. Cette vision appartient à une philosophie matérialiste qui refuse d’accepter la connaissance des formations mentales conditionnées. Souscrire à une philosophie du matérialisme, ce n’est comprendre la vie que partiellement. Le nihilisme ignore le côté de la vie qui est concerné par les formations mentales conditionnées. Si l’on prétend qu’après le décès ou la fin d’une vie, il n’y a pas de devenir, la continuité des formations mentales conditionnées est niée. Pour comprendre la vie, nous devons tenir compte de toutes les conditions : mentales et matérielles. Quand on comprend les conditions mentales et matérielles, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de vie après la mort et qu’il n’y a plus de devenir après notre trépas. Cette vision nihiliste de l’existence est considérée comme fausse parce qu’elle repose sur une compréhension incomplète de la réalité. C’est pourquoi le nihilisme a également été rejeté par le Bouddha. L’enseignement du kamma suffit à prouver que le Bouddha n’a pas enseigné l’annihilation après la mort ; le Bouddhisme accepte le devenir non pas dans le sens d’une âme éternelle, mais dans le sens d’un devenir renouvelé.

 

Tout au long de la longue période d’enseignement du Dhamma par le Bouddha à Ses disciples, Il a activement découragé les arguments spéculatifs. Au cours du 5ème siècle avant J.-C. l’Inde était une véritable ruche d’activités intellectuelles où des érudits, des yogis, des philosophes, des rois et même des chefs de famille ordinaires étaient constamment engagés dans des arguments philosophiques relatifs à l’existence humaine. Certains d’entre eux étaient ridiculement triviaux ou totalement impertinents. Certaines personnes ont perdu un temps précieux à débattre longuement de toutes sortes de sujets. Ils étaient beaucoup plus soucieux de prouver leurs pouvoirs dans la gymnastique mentale que de chercher de véritables solutions aux problèmes qui assaillent l’humanité.

 

(Au 18ème siècle, Jonathan Swift satirisa un passe-temps similaire en Angleterre quand il montra les Lilliputiens dans 'Gulliver’s Travels' menant une guerre pour décider si un œuf devrait être cassé sur son extrémité pointue ou son extrémité large).
Le Bouddha a également refusé de s’impliquer dans des spéculations concernant l’univers. Il a déclaré très clairement que le problème auquel l’humanité est confrontée n’est pas dans son passé ou son avenir, mais dans le présent immédiat. La connaissance de l’éternité ou du nihilisme ne peut en aucun cas aider l’homme à briser les entraves actuelles qui le lient à l’existence et qui sont la source de tous ses sentiments de mécontentement qui découlent de son incapacité à satisfaire complètement ses envies. Le Bouddha a déclaré qu’avant de pouvoir commencer à marcher sur le chemin qui mène à Nibbana on doit cultiver la Vision Juste. Ce n’est que lorsqu’on sait clairement ce qu’on cherche qu’on pourra l’atteindre.

 

 

 

 

Ven.K.Sri Dhammananda Nayaka Thera

 

 

 

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 Samadhi Bouddha Statue - Anuradhapura - Sri Lanka  IV-Ve Siècle