Centre Bouddhique International

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LIVRES & ARTICLES

Un bref résumé des Enseignements du Bouddha

LES QUATRE NOBLES VÉRITÉS

Article préparé par le Centre Bouddhique du Bourget

 

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Les Préceptes

 

 

En observant les préceptes, non seulement vous cultivez votre force morale, mais vous rendez également le plus grand service à vos semblables.
 

 

Chaque pays ou société a son code de ce qui est considéré comme des actions morales dans son contexte social. Ces codes sont souvent liés à l’intérêt de la société et à son code de droit. Une action est considérée comme juste tant qu’elle n’enfreint pas la loi et ne transgresse pas les sensibilités publiques ou individuelles. Ces codes sont souples et modifiés de temps à autre pour s’adapter aux circonstances changeantes. Aussi importantes soient-elles pour la société, ces normes d’origine humaine ne peuvent servir de guide fiable pour certains principes de moralité qui peuvent être appliqués universellement.

 

En revanche, la morale bouddhiste n’est pas une invention de l’esprit humain. Elle n’est pas non plus fondée sur une éthique tribale qui est progressivement remplacée par des codes humanistes. Elle est basée sur la loi universelle de cause à effet (kamma), et elle considère une action 'bonne' ou 'mauvaise' selon la façon dont elle affecte soi-même et les autres. Une action, même si elle est bénéfique pour soi-même, ne peut pas être considérée comme une bonne action si elle cause une douleur physique ou mentale à un autre être.

 

La moralité bouddhiste aborde une question très commune, mais cruciale : Comment pouvons-nous juger si une action est bonne ou mauvaise ? La réponse, selon le Bouddhisme, est simple. La qualité d’une action dépend de l’intention ou de la motivation (cetana) dont elle provient. Si une personne agit par cupidité, haine ou illusion, son action est considérée comme malsaine. D’autre part, si elle accomplit et agit par amour, charité et sagesse, son action est considérée comme saine. La cupidité, la haine et l’illusion sont connues sous le nom de 'Trois Racines du Mal', tandis que l’amour, la charité et la sagesse sous le nom de 'Trois Bonnes Racines'. Le mot 'racine' désigne l’intention à l’origine de cette action. Par conséquent, peu importe comment une personne tente de déguiser la nature de son action, la vérité peut être trouvée en examinant ses pensées qui ont donné lieu à cette action. Et l’esprit est la source de toutes nos paroles et de toutes nos actions.

 

Dans le Bouddhisme, le premier devoir d’une personne est de se purifier des souillures mentales de la cupidité, de la haine et de l’ignorance. La raison de faire cela n’est pas à cause de la peur ou du désir de plaire à certains êtres divins. Si c’est ainsi, une personne manque encore de sagesse. Elle agit seulement par peur comme le petit enfant qui a peur d’être puni pour avoir été polisson. Un Bouddhiste doit agir avec compréhension et sagesse. Il accomplit des actes sains parce qu’il se rend compte qu’en agissant ainsi il développe sa force morale qui fournit une base pour la croissance spirituelle, menant à la Libération. En outre, il se rend compte que son bonheur et sa souffrance sont auto-créés par la manière dont opère la Loi du Kamma. Pour minimiser l’apparition de problèmes dans sa vie, il fait l’effort de s’abstenir de faire le mal. Il accomplit de bonnes actions parce qu’il sait que celles-ci lui apporteront la paix et le bonheur. Puisque chacun cherche le bonheur dans la vie, et puisqu’il est possible à chacun de créer les conditions pour obtenir le bonheur, alors il y a toutes les raisons pour chacun de faire le bien et d’éviter le mal. De plus, le déracinement de ses déficiences mentales, source de tous les actes antisociaux, apportera de grands avantages aux autres membres de la société.

 

Les Cinq Préceptes

 

La moralité bouddhiste laïque est incarnée dans les Cinq Préceptes, qui peuvent être considérés à deux niveaux. Premièrement, elle permet aux hommes de vivre ensemble dans des communautés civilisées avec confiance et respect mutuels. Deuxièmement, c’est le point de départ du chemin spirituel vers la Libération. Contrairement aux commandements supposément divins imposés aux hommes, les préceptes sont acceptés volontairement par la personne elle-même, surtout lorsqu’elle se rend compte de l’utilité d’adopter des règles d’entraînement pour discipliner son corps, sa parole et son esprit. La compréhension, plutôt que la peur de la punition, est la bonne raison de suivre les préceptes. Un bon Bouddhiste devrait se rappeler de suivre les
Cinq Préceptes chaque jour. Ils sont comme suit :

 

     1-Éviter de tuer des créatures vivantes
     2-Éviter de prendre ce qui n'est pas donné
     3-Éviter l'inconduite sexuelle
     4-Éviter les paroles fausses et mensongères
     5-Éviter de consommer des intoxicants, drogues et liqueurs

 

En plus de comprendre les Cinq Préceptes simplement comme un ensemble de règles d’abstention, un Bouddhiste devrait garder à l'esprit que par les préceptes, il pratique aussi les Cinq Facteurs ennoblissant. Tandis que les Cinq Préceptes lui disent ce qu’il ne faut pas faire, les Cinq Facteurs ennoblissant lui disent quelles qualités cultiver, à savoir la bonté aimante, le renoncement, le contentement, la vérité et la pleine conscience. Quand une personne observe le Premier Précepte de ne pas tuer, elle contrôle sa haine et cultive la bonté aimante. Par l'observance du second précepte, elle contrôle sa cupidité et cultive son renoncement ou son non-attachement. Elle contrôle la luxure sensuelle et cultive son contentement grâce au Troisième Précepte. Par l'observance du les Cinq Facteurs ennoblissant lui disent quelles  Quatrième Précepte, elle s’abstient de fausses paroles et cultive la véracité, tandis qu’elle s’abstient de l’excitation mentale malsaine et développe la pleine conscience par le Cinquième Précepte.
 
Par conséquent, quand une personne comprend en quoi consistent les facteurs ennoblissant, elle se rendra compte que l’observance des Cinq Préceptes ne fait pas d'elle une personne en retrait social, auto-critique et négative, mais d’être une personnalité positive remplie d’amour et de délicates attentions ainsi que d’autres qualités que cultive celui ou celle qui mène une vie morale saine.

 

Les Préceptes sont la pratique de base dans le Bouddhisme. Le but est d’éliminer les passions grossières qui sont exprimées par la pensée, la parole et l’action. Les Préceptes sont aussi une base indispensable pour ceux qui veulent développer leur esprit. Sans un code moral de base, le pouvoir de la méditation peut souvent être cultivé pour un motif erroné et égoïste.

 

Les Huit Préceptes

 

Dans de nombreux pays bouddhistes, il est d’usage chez les dévots d’observer les Huit Préceptes certains jours du mois, comme la pleine lune et les jours de nouvelle lune. Ces dévots viendront au temple tôt le matin et passeront vingt-quatre heures dans le temple, en observant les Préceptes. En observant les Huit Préceptes, ils se coupent de leur vie quotidienne qui est remplie d’exigences matérielles et sensuelles. Le but de l’observation des Huit Préceptes est de développer la relaxation et la tranquillité, d’entraîner l’esprit, et de se développer spirituellement.

 

Pendant cette période d’observance des Préceptes, ils passent leur temps à lire des livres religieux, à écouter les enseignements du Bouddha, à méditer, et aussi à aider dans le domaine des activités religieuses du temple. Le lendemain matin, ils passent des Huit Préceptes aux Cinq Préceptes destinés à l’observance quotidienne, et rentrent chez eux pour reprendre leur vie normale.
Les Huit Préceptes consistent à s'abstenir de :

 

     1-Tuer
     2-Voler
     3-D'actes sexuels
     4-Mentir
     5-Consommer de l’alcool
     6-Prendre de la nourriture après que le soleil ait atteint le zénith.
     7-Danses, chants, musiques, spectacles inconvenants, utilisation de guirlandes, parfums,
        onguents et autres choses qui contribuent à embellir et à orner la personne
     8-Utiliser des sièges hauts et luxueux.

 

Certaines personnes ont du mal à comprendre la signification de certains de ces Préceptes. Ils pensent que les Bouddhistes sont contre la danse, le chant, la musique, le cinéma, les parfums, les ornements et les choses luxueuses. Il n’existe aucune règle dans le Bouddhisme qui stipule que chaque Bouddhiste laïc doit s’abstenir de ces choses. Les gens qui choisissent de s’abstenir de ces divertissements sont des Bouddhistes pieux qui observent ces préceptes seulement pour une courte période comme un moyen de se discipliner eux-mêmes. La raison pour laquelle il nous est conseillé de nous tenir loin de ces divertissements et ornements est de calmer les sens, même pendant quelques heures, et d’entraîner l’esprit afin de ne pas être asservis par les plaisirs des sens. Ces divertissements augmentent les passions de l’esprit et suscitent des émotions qui entravent le développement spirituel d’une personne. En s'abstenant de temps en temps de ces divertissements, une personne fera des progrès pour surmonter ses faiblesses et pourra exercer un plus grand contrôle sur elle-même. Cependant, les Bouddhistes ne condamnent pas pour autant ces divertissements.

 

L’observance des Préceptes (les cinq et huit Préceptes) lorsqu’ils sont exécutés avec un esprit sérieux est un acte méritoire. Elle apporte de grands avantages dans cette vie et aussi dans les vies futures. Par conséquent, une personne devrait faire de son mieux pour observer les Préceptes avec compréhension et aussi souvent qu’elle le peut.

 

 

 

 

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 Samadhi Bouddha Statue - Anuradhapura - Sri Lanka  IV-Ve Siècle